Libération de l’un des employés de la Sogebank par le Parquet de Port-au-Prince
La Commission Justice et Paix de l’archidiocèse de Port-au-Prince dénonce la détérioration du climat sécuritaire du pays exacerbée par des attaques récurrentes des gangs armés contre la population civile de certains quartiers populaires de la capitale. Tout en critiquant le silence des autorités, la Commission appelle les victimes de l’insécurité à intenter une action en justice contre l‘État Haïtien.
Des organisations de la société civile ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur l’aggravation du climat sécuritaire du pays depuis un certain temps. Massacres dans des quartiers populaires, assassinats, enlèvements et la chasse par les bandits aux habitants des quartiers de Carrefour-Feuille, de Bel-Air, de Solino et autres deviennent le lot quotidien d’une population déjà victime d’une crise multiforme.
La Commission Justice et Paix, organisme de défense des droits humains proche de l’Église Catholique, dénonce la violation du droit à la vie de cette population qui, a-t-elle rappelé, a le droit de vivre dans la dignité, dans la paix et dans le respect.
En conférence de presse ce mercredi 23 août, le directeur général de la Commission, le Rev. Père Athilus B.Desca dit croire que le pourrissement de la situation est dû à l’irresponsabilité des autorités qui n’ont rien fait pour combattre le phénomène de l’insécurité qui prend de l’ampleur depuis 2019 dans le pays.
« Maintenant la situation est plus que grave et le peuple n’en peut plus. La capitale du pays devient invivable », déplore le Père Desca.
Cet organisme de défense des droits humains critique le silence « complice » des autorités face aux actes de violences dont sont victimes les habitants de diverses régions du pays. Ainsi, la commission appelle les victimes à porter plaintes contre l’État haïtien, des bras financiers et contre toutes autres personnes qui alimentent l’insécurité dans le pays.
Plus loin, le responsable de la Commission Justice et Paix de l’archidiocèse de Port-au-Prince se questionne sur la relation qu’entretiennent les autorités et les gangs armés par rapport au silence des dirigeants de l’État.
En guise de recommandations, le porte-parole de la Commission Justice et Paix de l’archidiocèse de Port-au-Prince a, pour sa part, demandé aux autorités du pays d’utiliser les éléments des Forces Armées d’Haïti dans des opérations conjointes avec la police pour rétablir la paix et la sécurité dans le pays. En outre, Joël Joseph appelle le gouvernement à assister les victimes directes de l’insécurité à travers la mise en place d’un programme humanitaire et à la justice de sévir contre les auteurs et co-auteurs de ces actes.