Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres attendu en Haïti cette semaine
Les murs de la capitale ainsi que ceux de certaines villes de province sont égayés de dessins, d’écrits, de graffitis et de fresques. On en trouve partout. À travers ces œuvres, les artistes dénoncent, réclament et revendiquent afin de susciter la prise de conscience des « endormis » face aux problèmes politiques, sociaux et éducatifs auxquels la population est confrontée.
Depuis la chute des Duvalier en février 1986, les murs n’ont jamais cessé d’être utilisés pour transmettre toutes sortes de messages. Ils sont le lieu privilégié de toutes les revendications, notamment dans les quartiers défavorisés et/ou les bidonvilles. Des messages moraux, sociaux, des revendications, des accusations parfois calomnieuses, des vérités… les murs de la capitale et des villes de province parlent particulièrement en période de crise ou de grandes turbulences.
Bien qu’il soit interdit d’écrire sur les murs sous peine de sanctions, de jeunes artistes, plus précisément des graffeurs, ont utilisé les murs des bâtiments publics ou privés pour s’exprimer. Depuis de nombreuses années, ils se sont transformés en véritables instruments de résistance et de communication populaire dans un pays où la liberté d’expression est souvent remise en question.
Certains considèrent les graffitis comme un acte de vandalisme, d’autres comme une œuvre d’art. Quoi qu’il en soit, le graffiti reste un outil de communication populaire à l’échelle mondiale. D’Haïti à New York, du Brésil à l’Afrique du Sud, jusqu’au Cameroun, le pouvoir du graffiti réside dans sa capacité à toucher un large public, souvent de manière inattendue. Contrairement aux autres formes d’art, le graffiti est exposé dans l’espace public, où tout le monde peut le voir. Cela permet aux artistes de transmettre des messages politiques ou sociaux à un public beaucoup plus large.
Le graffiti peut également servir de support pour la promotion d’événements culturels, éducatifs, politiques ou de produits. Dans certaines sociétés, les grandes marques utilisent souvent le graffiti pour attirer l’attention des consommateurs, ajoutant ainsi une dimension de publicité non conventionnelle.
Cependant, le travail des graffeurs est souvent perçu de manière négative par les autorités. Les artistes sont fréquemment victimes d’intimidation et de violences physiques, ce qui montre qu’il reste encore beaucoup à faire pour que le graffiti soit reconnu comme une forme légitime d’expression artistique en Haïti.
Dans de nombreux pays africains, le graffiti prend de l’ampleur. Aux quatre coins du continent, sur les murs des centres urbains et des zones rurales, les graffitis et les fresques abondent. Ce moyen de communication s’est rapidement transformé en véritable musée à ciel ouvert.
Au fil des ans, de nombreux festivals ont vu le jour, attirant des artistes renommés d’Amérique et d’Europe pour partager leur savoir-faire. Malgré le manque de moyens et la qualité médiocre des produits, les artistes ont réussi à développer cette technique dans les zones rurales.
En Haïti, tout comme dans les pays où le graffiti se fait une place, les messages des graffeurs sont empreints de colère, d’ironie, d’humour, de poésie ou de vulgarité. Ces messages interpellent les passants, quelles que soient leur classe sociale ou leurs opinions politiques.
New York, le berceau, a vu naître le graff et les tags. Au départ créé en lien avec le jazz par les Afro-américains, de jeunes artistes s’en sont imprégnés aux alentours des années 1960. Cependant, le graffiti est réellement apparu dans les années 1970 dans les rues de New York, où il a pris une grande ampleur.
En somme, le graffiti est un moyen populaire et efficace de communication. Il permet aux artistes de s’exprimer à grande échelle et de toucher un public plus large. Bien qu’il soit souvent considéré comme un acte de vandalisme, les récents efforts de valorisation de l’art urbain ont permis d’élever le graffiti au rang d’art à part entière.