
Le gang Savien a encore frappé. Dans l’après-midi du mardi 2 avril, des hommes armés affiliés à ce groupe criminel ont détourné un minibus avec tous ses occupants. Cet enlèvement collectif s’inscrit dans un climat d’insécurité grandissante qui secoue le département de l’Artibonite.
L’incident s’est produit à Carrefour Péy, dans le Bas-Artibonite, une région sous l’emprise des gangs, notamment celui de Gran Grif. René Charles, responsable d’une organisation paysanne locale, a précisé que l’attaque a eu lieu en l’absence des forces de l’ordre, qui s’étaient temporairement retirées en raison d’une forte pluie.
L’incertitude demeure quant au sort des victimes, les ravisseurs gardant le silence et alimentant l’angoisse au sein de la population. Ce rapt survient moins de deux semaines après celui de Moreau-Drouet, où des hommes de main de Luckson Elan avaient enlevé quatre personnes. Trois d’entre elles avaient été libérées contre rançon, tandis que la quatrième avait été exécutée faute de paiement.
Les attaques contre la population et les usagers de la route se sont multipliées ces dernières semaines, notamment après l’assassinat d’un policier kényan et l’incendie de trois véhicules blindés des forces de l’ordre. Outre les assassinats, enlèvements et agressions, les habitants subissent également de nouvelles taxes agricoles imposées par les criminels, renforçant leur sentiment d’impuissance.
Malgré des changements récents à la tête de la direction départementale de l’Artibonite et le déploiement d’unités spécialisées de la Police nationale, appuyées par la Force multinationale de soutien à la sécurité, le gang continue de semer la terreur. L’insécurité persistante pousse de nombreuses familles à fuir, craignant de devenir les prochaines victimes.