L’ULCC veut s’attaquer à la sextorsion dans l’administration publique

Lors de la dernière édition des Mardis de la Nation, un événement destiné à informer la population des actions gouvernementales, Herwil Gaspard, ministre délégué chargé de la solidarité et des affaires humanitaires, a annoncé la mise en place du programme PREjeune. Ce programme vise à rompre le cycle d’enrôlement des jeunes dans les groupes armés.
Le Programme de Prévention et de Réhabilitation des Enfants et des Jeunes (PREjeune) résulte d’un partenariat tripartite entre l’État, la société civile et des organisations partenaires. Il fait partie des efforts du gouvernement pour lutter contre la criminalité juvénile et libérer les enfants sous l’emprise des gangs, en leur offrant une assistance adaptée pour leur réintégration sociale.
« À travers ce programme, des actions concrètes seront entreprises pour réduire la vulnérabilité des enfants et des jeunes face aux recrutements forcés, en leur proposant des alternatives éducatives et saines », a déclaré Herwil Gaspard. « Ceux déjà enrôlés bénéficieront d’un processus de désarmement, de réhabilitation et, à terme, de réinsertion sociale », a-t-il ajouté.
Le recrutement d’enfants par les groupes armés a pris une ampleur inquiétante. Selon l’UNICEF, ces enfants représentent désormais plus de la moitié des effectifs de ces groupes, avec plus de 70 % des nouvelles recrues enrôlées au cours du deuxième trimestre de l’année 2023-2024. Cette tendance alarmante reflète l’aggravation de la crise sécuritaire en Haïti.
Dans la capitale, 1,2 million d’enfants vivent sous la menace constante de la violence armée. Parmi les 703 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, 365 000 sont des enfants, soit environ 25 %. Exposés à des conditions de vie précaires et à de multiples dangers, ces enfants sont encore plus vulnérables au recrutement par des groupes armés.
Les récentes attaques perpétrées par les gangs, notamment dans la commune de Kenscoff et d’autres zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince, risquent d’aggraver la situation en augmentant le nombre d’enfants enrôlés de force. Le programme PREjeune, présenté comme une réponse à ce fléau, pourrait offrir un avenir éloigné de la violence et de la délinquance.