Les agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) ont repris, ce lundi 25 novembre, le contrôle du sous-commissariat de Liancourt, abandonné depuis janvier 2023 sous la menace du gang Savien, connu sous le nom de « Gran Grif ». Ce retour marque une étape cruciale dans la lutte pour rétablir la sécurité dans cette commune du département de l’Artibonite.
Lionel Lazare, porte-parole adjoint de la PNH, a officialisé cette reprise par un message vocal diffusé sur les réseaux sociaux. « La police est désormais présente dans la commune de Liancourt », a-t-il affirmé, tout en promettant des efforts renforcés pour neutraliser les groupes armés et redonner un semblant de normalité à la population locale.
Un long combat pour la sécurité
Le sous-commissariat avait été déserté après l’assassinat, le 25 janvier 2023, de cinq policiers à Croix-Moreau par des individus armés affiliés à Gran Grif. Ce massacre avait marqué un tournant pour les forces de l’ordre, contraintes de se replier face à l’escalade de la violence.
Depuis, des milliers d’habitants de Liancourt ont fui leur commune, laissant derrière eux maisons, terres agricoles, et économies. Les réfugiés se sont installés dans des localités voisines comme Verrettes, Desarmes, Saint-Marc, Gonaïves ou l’Estère, dans l’espoir de retrouver un jour la sécurité nécessaire pour revenir chez eux.
Soulagement et prudence
La réinstallation des agents dans le sous-commissariat suscite à la fois espoir et prudence parmi les habitants. Un journaliste local, préférant garder l’anonymat, s’est félicité de cette étape :
« C’est une très bonne nouvelle pour les Liancourtois. Cette présence policière est le fruit de plusieurs mois de mobilisation intense. Nous avons écrit aux autorités, organisé des marches pacifiques… Enfin, ils sont là ! »
Cependant, il insiste sur la nécessité d’actions concrètes contre les membres du gang :
« C’est un petit pas dans la bonne direction. Il reste beaucoup à faire. Nous attendons des opérations musclées dans le fief du gang Savien dans les prochains jours. »
Une situation encore fragile
Bien que la présence des unités d’élite de la PNH soit perçue comme une lueur d’espoir, certains habitants préfèrent attendre de voir les résultats avant de se réjouir. Le contrôle effectif de la commune et la sécurité durable pour les familles déplacées restent des défis majeurs à relever.
Pour l’instant, la réoccupation du sous-commissariat de Liancourt marque un signal fort envoyé aux bandits : la PNH entend reprendre le contrôle des zones dominées par les gangs. Mais pour les habitants, le véritable test résidera dans la capacité des autorités à mener des opérations soutenues et à restaurer durablement l’ordre public.