La chancellerie annonce l’adhésion d’Haïti à la Commission des réparations de la CARICOM
La Journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes et aux filles, célébrée ce 25 novembre, marque également le lancement des 16 jours d’activisme en Haïti. Ce mouvement met en lumière la lutte contre les inégalités et la violence basée sur le genre, un problème persistant dans le pays. Le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) a commémoré cette journée sous le thème : « Goumen kont vyolans sou fanm ak ti fi ranmase fòs nou, aji ».
L’insécurité croissante à Port-au-Prince et dans d’autres régions du pays continue de faire des femmes et des filles les premières victimes des gangs armés. Cette année, les attaques des bandits ont causé le déplacement de plus de 700 000 personnes, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants. Selon le sous-secteur Violence Basée sur le Genre (VBG), regroupant des organisations communautaires, internationales et gouvernementales, près de 4 000 femmes et filles ont signalé des violences sexuelles entre janvier et octobre, y compris des viols collectifs commis principalement par des groupes criminels.
Dans ce contexte alarmant, la cérémonie officielle de cette journée a réuni des dignitaires nationaux et internationaux. La ministre à la Condition Féminine, Pedrica St-Jean, a exhorté les autres membres du gouvernement à unir leurs efforts pour éradiquer la violence basée sur le genre et les inégalités sexuelles.
« Chaque jour, plusieurs femmes et enfants sont tués. Encore aujourd’hui, environ une femme sur trois est victime de violences physiques ou sexuelles… Il faut se solidariser avec toutes les victimes de violence, car celle-ci a un coût dévastateur : elle limite l’épanouissement des femmes et des filles et affecte l’économie du pays », a déclaré Maria Isabel Salvador, représentante spéciale du secrétaire général et cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti.
Le Conseil présidentiel a également souligné l’importance de cette journée. Dans une note, il a encouragé les institutions nationales et locales à adopter des politiques concrètes pour éradiquer les violences basées sur le genre et bâtir un avenir meilleur pour les femmes et les filles d’Haïti.
« La lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles nécessite l’unité de toutes les forces vives de la nation : institutions publiques, société civile, communautés et partenaires internationaux », lit-on dans la note.
Les organisations féministes et féminines ont, pour leur part, appelé à une mobilisation générale pour contrer ce fléau croissant.
« La lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles exige une mobilisation communautaire, une éducation des consciences et une transformation des normes sociales », a déclaré la Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ).
Cette année, la campagne mondiale de l’ONU est célébrée sous le thème : « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Selon les Nations Unies, au moins 51 100 femmes dans le monde ont été tuées par leur partenaire ou des membres de leur famille en 2022, soit une femme toutes les 10 minutes.
« Toutes les 10 minutes, une femme est tuée. #PasDExcuse. Tous UNiS pour mettre fin à la violence contre les femmes », est le slogan de la campagne de cette année.
Les 16 jours d’activisme, qui se dérouleront jusqu’au 10 décembre, Journée des droits de l’homme, visent à attirer l’attention sur la montée exponentielle de la violence à l’égard des femmes et à renforcer les engagements pour la justice et la reddition de comptes des décideurs politiques.