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Le Conseil National des Télécommunications (CONATEL) a adressé une correspondance officielle au PDG de Radio Méga, Alex Saint Surin, exigeant la suspension immédiate de l’émission Boukante Lapawòl. Cette décision intervient après des accusations de propagande en faveur de groupes armés, notamment à travers des interviews controversées menées par le journaliste Guerrier Henry.
L’émission, connue pour sa popularité et sa ligne éditoriale incisive, est au cœur d’une vive polémique depuis la diffusion d’entretiens avec des chefs de gangs notoires tels que Jeff Gwo Lwa, leader des gangs de Canaan, et Jimmy Chérizier, alias Babekyou. Ce dernier, activement recherché par la Police Nationale d’Haïti (PNH) et sanctionné par les Nations Unies pour des actes de terrorisme, aurait utilisé ces plateformes pour diffuser des messages de haine et de terreur. Ces actes contreviennent aux lois haïtiennes, notamment aux articles 51 et 52 du décret du 12 octobre 1977, qui confèrent à l’État le monopole sur les services de télécommunications.
Dans sa correspondance, le CONATEL dénonce une violation flagrante des normes de diffusion en vigueur, rappelant que cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’état d’urgence décrété par le gouvernement pour protéger la sécurité nationale.
« Faute d’obtempérer, le CONATEL se réserve le droit d’appliquer des sanctions contre la station », a averti l’organisme régulateur. Celui-ci a rappelé qu’il dispose des moyens légaux, notamment par le biais du Code pénal haïtien, pour agir en cas d’infractions graves aux réglementations médiatiques.
Un débat sur la responsabilité médiatique
Cette décision relance le débat sur le rôle des médias dans un contexte de crise sécuritaire aiguë. Si les journalistes ont le devoir d’informer, le CONATEL insiste sur l’importance de ne pas transformer les médias en tribunes pour des messages de violence et de division.
Cependant, cette mesure soulève également des interrogations sur la liberté de la presse en Haïti. Certains observateurs craignent que des actions de ce type ne musèlent les médias indépendants et nuisent à l’accès à une information plurielle.
Alors que l’avenir de Boukante Lapawòl demeure incertain, cette affaire met en lumière le défi pour les médias haïtiens de concilier liberté d’expression et responsabilité face à une insécurité grandissante.