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Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, où les groupes armés contrôlent plus de 80 % du territoire, les femmes commerçantes connues sous le nom de « Madan Sara » sont en proie à une insécurité grandissante. Ces femmes, qui jouent un rôle crucial dans l’économie informelle d’Haïti, subissent quotidiennement des violences sexuelles, des extorsions et des pertes financières considérables.
Un rapport de la Banque de la République d’Haïti (BRH), publié dans la série “Info à Loupe”, en collaboration avec l’organisation Rasanbleman Madan Sara (RAMA), dresse un tableau accablant de la situation de ces commerçantes. RAMA, qui regroupe plus de 100 000 membres, dénonce l’ampleur des violences auxquelles sont confrontées ces femmes, âgées en moyenne de 49 à 54 ans.
Selon le rapport, 32 % des “Madan Sara” interrogées ont été victimes d’agressions perpétrées par des hommes armés, dont 12 % au cours des six derniers mois. En plus des violences physiques et sexuelles, ces commerçantes subissent des extorsions répétées qui grèvent leurs revenus, déjà fragilisés par les conditions économiques difficiles. Leur activité, qui représente plus de 30 % du PIB haïtien, est également durement touchée par l’augmentation des coûts d’approvisionnement et de transport, entraînant une explosion des prix sur le marché local. Des produits essentiels comme les pistaches, le tabac en poudre, les fruits et le riz national ont vu leurs prix tripler ou quadrupler.
Avant la crise sécuritaire, les « Madan Sara » effectuaient entre trois et cinq déplacements par semaine pour s’approvisionner, certaines voyageant même quotidiennement. Désormais, en raison des dangers omniprésents, 80 % d’entre elles ont réduit ces déplacements à seulement trois par semaine.
Le rapport révèle également que les commerçantes de l’Ouest s’approvisionnent principalement dans les départements de l’Ouest (76 %), de l’Artibonite (24 %), de la Grande Anse (8 %) et du Centre (8 %). Leurs ventes, quant à elles, se concentrent dans les principales villes de l’Ouest, telles que Pétion-Ville, Kenscoff, Delmas, Tabarre, Carrefour, Arcahaie et Croix-des-Bouquets.
L’insécurité qui règne dans le pays menace directement la subsistance de ces femmes et, par extension, celle de toute une partie de la population dépendante de leur activité.