Face à l’urgence d’un phénomène alarmant où des centaines d’enfants sont enrôlés de force par des chefs de gangs armés, le gouvernement haïtien prévoit de lancer un programme spécifique pour leur venir en aide, à l’approche de la rentrée scolaire. Ce plan inclura une évaluation psychologique et un bilan de santé des enfants concernés.
Lors de sa visite en Haïti, le jeudi 5 août 2024, Antony Blinken et le Premier ministre Garry Cornille ont abordé la question de l’enrôlement forcé des enfants dans les gangs. Suite à cette rencontre, Cornille a annoncé, dans une interview exclusive accordée à AyiboPost, la mise en place de ce programme. Selon le chef du gouvernement, il inclura une évaluation psychologique et un bilan de santé pour les enfants, sans toutefois donner plus de précisions sur les coûts et la durée du projet.
« Ces enfants, dont certains ont été forcés de rejoindre les gangs, doivent d’abord rendre leurs armes, puis être pris en charge dans un centre pour subir une évaluation psychologique et un bilan de santé », a précisé le Premier ministre.
Depuis plusieurs années, Haïti fait face au problème grandissant des enfants soldats. Certains sont recrutés de force, tandis que d’autres rejoignent les gangs de leur propre gré. L’État haïtien ne dispose d’aucunes données précises sur le phénomène, mais l’UNICEF estime que les enfants représentent près de 50 % des effectifs des gangs armés.
Le terme “enfant soldat” désigne un mineur enrôlé dans une force armée ou paramilitaire, en violation du droit international. En 2023, plus de 300 000 enfants soldats sont recensés à travers le monde, utilisés comme combattants, travailleurs ou victimes d’exploitation sexuelle. Comme d’autres États en difficulté, Haïti est touché par ce fléau global.