Vingt-quatre soldats jamaïcains et béliziens ont rejoint, ce jeudi 12 septembre, la Force multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) dirigée par le Kenya. Ce contingent, composé de 20 membres de la Force de défense jamaïcaine et de quatre policiers, aura pour mission de protéger des institutions gouvernementales stratégiques.
Arrivés dans la capitale haïtienne à bord d’un avion américain, ces militaires viennent renforcer le commandement, la planification et la logistique de la MMSS. Ils s’ajoutent aux 400 policiers kenyans déjà déployés en Haïti depuis juin. En collaboration avec les Forces armées d’Haïti et la Police nationale d’Haïti (PNH), ils participeront à la lutte contre les gangs qui contrôlent plus de 80 % de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Le gouvernement jamaïcain s’était engagé à envoyer un total de 200 soldats en Haïti dans le cadre de cette mission internationale. Le Premier ministre de la Jamaïque, Andrew Holness, a précisé que d’autres troupes arriveraient progressivement, soulignant la fierté de son pays de participer à cette opération de rétablissement de la paix.
Six mois après l’annonce de son soutien à la mission, la Jamaïque déploie donc sa première unité militaire. Ces soldats, formés par les États-Unis avec l’appui du Canada, se concentreront sur la protection des infrastructures gouvernementales, telles que le port maritime, a déclaré Godfrey Otungue, commandant en chef de la mission, dans une interview accordée au Miami Herald.
Un représentant du département d’État américain a précisé que les militaires jamaïcains seront rémunérés grâce à un fonds fiduciaire de l’ONU, qui a déjà collecté 84,7 millions de dollars, principalement financés par le Canada et les États-Unis.
D’ici la fin du mois, des contingents supplémentaires en provenance des Bahamas, de la Barbade, du Bangladesh, du Tchad, du Bénin et de Belize devraient également arriver en Haïti. Au total, 2 500 militaires sont attendus dans le cadre de cette mission, qui se déploie par phases successives.
Trois mois après le déploiement initial des 400 policiers kenyans sur les 1 000 promis, la situation sécuritaire reste préoccupante, les gangs continuant d’étendre leur emprise sur plusieurs zones de la capitale.
Il est important de noter que le budget annuel requis pour la MMSS s’élève à 543 millions d’euros, mais seulement 61 millions ont été collectés jusqu’à présent. Lors de sa visite en Haïti la semaine dernière, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exhorté la communauté internationale à augmenter son soutien financier à cette mission essentielle pour rétablir la paix en Haïti.