Les enfants en Haïti subissent de plein fouet l’impact de la violence des gangs. D’après les données fournies par l’organisation Save the Children, au moins 131 enfants, y compris des nourrissons, ont été victimes d’actes de banditisme dans les quartiers défavorisés durant le premier semestre de 2024.
Les données validées par l’Organisation des Nations Unies (ONU) indiquent qu’en moyenne, cinq enfants ont été tués ou blessés chaque semaine durant les six premiers mois de l’année. Certaines personnes ont été victimes de balles perdues, tandis que d’autres ont été spécifiquement ciblées en raison de leur affiliation à des gangs rivaux ou de leur soutien aux forces de police. De surcroît, un nombre significatif d’enfants a été lynché et tué par des membres de la communauté en raison de délits mineurs.
« Les souffrances endurées par les enfants d’Haïti sont inimaginables. Des quartiers entiers sont incendiés, les enlèvements et les agressions sexuelles sont monnaie courante, et les enfants sont directement visés ou pris entre deux feux », a déclaré Chantal Sylvie Imbault, directrice nationale de Save the Children en Haïti.
« Derrière ces chiffres effroyables se cachent des enfants gravement blessés ou tués. L’ampleur réelle de cette crise est probablement pire que les chiffres vérifiés disponibles. Nos partenaires locaux et notre personnel sur le terrain ont été témoins cette année d’une augmentation déchirante de la violence contre les enfants », a-t-elle ajouté.
Au cours du premier trimestre de l’année, près de 600 enfants avaient déjà été contraints de fuir leur domicile à Port-au-Prince en raison de la violence des gangs, selon les données de l’ONU. Entre le 8 mars et le 9 avril, plus de 19 300 enfants ont dû quitter leur foyer pour des raisons de sécurité. Il est à noter que ces chiffres pourraient être revus à la hausse suite aux récentes attaques menées par des gangs armés contre les communes de Ganthier et d’Arcahaie.