La situation de tension qui sévit depuis peu dans la localité de Carrefour-Feuilles a déjà fait plus de 15 morts et 10 000 déplacés internes, selon un récent rapport du Centre d’Analyse et de Recherches en Droits de l’Homme (CARDH). L’institution note aussi des cas de viols et de destruction de maisons.
C’est une terreur à nulle autre pareille, une violence inouïe, un vrai film d’horreur. À Carrefour-Feuilles, l’horreur se normalise petit à petit. Depuis plusieurs jours, la population de cette localité est prise au piège des bandits armés. Certains membres de la localité ont déjà succombé sous les balles assassines des caïds.
« Du 13 août 2023 à date, les attaques du gang de Gran Ravin et alliés contre la population de Carrefour-Feuilles ont été meurtrières. Pour le moment, le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) a provisoirement recensé 15 décès dont trois personnes âgées, deux policiers et deux enfants, une quarantaine de blessés, 27 maisons incendiées », indique le CARDH dans son rapport.
Fuyant la violence des gangs, les habitants de Carrefour-Feuilles sont éparpillés partout dans les zones avoisinantes. Des milliers de déplacés internes se sont réfugiés notamment au lycée de Carrefour-Feuilles ; à la place Jérémie ; aux environs du stade Sylvio Cator ; au gymnasium Vincent (rue Romain) ; aux différentes places du Champ de Mars ; à la place Carl Brouard ; à l’école République du Brésil ; au Collège Leclerc Tertullien (rue Lotard Jérémie) ; à l’École Gramont Paul (rue Edmond Paul). « Plus de 2.000 familles y sont identifiées. Les déplacés internes sont plus de 10.000 », précise le Centre d’Analyse.
Tout compte fait, dans l’attente de l’arrivée de la force multinationale d’accompagnement à la police nationale ou du renforcement du BINUH, deux options présentées par Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, aux membres du Conseil de Sécurité le 14 août dernier, le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) poursuit son plaidoyer pour le renforcement de la police afin qu’elle puisse consolider ses acquis, empêcher aux gangs de progresser et garantir une protection minimale à la population.