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Le Haut Conseil de Transition (HCT) a bouclé, ce mercredi 24 mai, son forum de deux jours sur l’insécurité et la politique, organisé conjointement avec le gouvernement, dans un hôtel à Pétion-Ville.
La sécurité, la révision constitutionnelle, le lancement du processus électoral, la bonne gouvernance et l’élargissement du consensus politique du 21 décembre 2022 ainsi que les questions économiques et sociales, ont été au menu de ces assises baptisées « dialogue inter haïtien », par les organisateurs.
Plus de deux cents représentants des partis politiques, des groupes organisés de la société civile et du secteur privé, signataires ou non du consensus du 21 décembre 2022 ainsi que des représentants de la communauté internationale, ont pris part à ce forum.
Les participants ont largement débattu de la question sécuritaire au cours du premier jour alors que les autres points de l’agenda ont été abordés lors de la dernière journée.
Des groupes de travail ont été constitués et des recommandations ont été formulées au gouvernement sur les différents thèmes traités.
Au cours de son intervention, la présidente du Haut Conseil de Transition, Mirlande Manigat a réitéré la volonté du HTC d’accomplir sa mission selon les termes de l’accord du 21 décembre 2022.
« Nous ne regarderons la sortie que lorsque nous aurons épuisé toute notre bonne foi à réussir le mandat qui nous a été confié sans aucun intérêt particulier », a déclaré la constitutionnaliste.
Mirlande Manigat continue de dénoncer le manque de moyens mis à la disposition du HCT devant lui permettre d’enclencher les importants chantiers inscrits dans son agenda.
Pour sa part, le Premier ministre Ariel Henry a promis de prendre en compte les propositions issues de ce forum et annonce des changements significatifs sur les plans sécuritaire et de la gouvernance dans les prochains jours.
« Je veux vous assurer que le gouvernement tiendra compte dans ses prises de décision, de vos propositions, sur l’épineuse question qu’est l’insécurité. Oui, il nous faut augmenter les effectifs de la PNH et la doter d’un système de renseignement adéquat. Oui, nous devons mobiliser davantage de ressources financières pour payer nos forces de l’ordre, les équiper et les former. Oui, nous devons étoffer notre armée et bien définir son rôle et ses modalités d’intervention en soutien à la PNH pour l’accompagnement de certaines tâches spécifiques », promet le Premier ministre Ariel Henry.
Il a insisté sur la nécessité d’apporter certaines modifications à la constitution du pays, de garantir un environnement sécuritaire et la libre circulation des personnes et des biens, conditions indispensables pour arriver à l’organisation de bonnes élections et la passation du pouvoir à des élus.
« La première tâche du prochain CEP sera d’organiser une consultation populaire en vue de valider les modifications apportées. Cette étape nécessaire et indispensable devra être franchie, dans un court laps de temps, parce que l’organisation des élections générales en dépend. Le moment est venu d’avancer et nous allons avancer, c’est le peuple qui aura le dernier mot en matière du choix de ses dirigeants », a-t-il fait remarquer.
Plus loin, le Dr Henry dit déceler un large consensus chez les acteurs autour de la nécessité de revoir certaines dispositions de la loi mère du pays.
Alors que les autorités du gouvernement, des acteurs politiques et de la société civile se sont réunis au cours de ces 2 jours à Pétion-Ville, les gangs continuent de terroriser la population où un écolier en uniforme a été tué par balles à Carrefour-feuilles, commune de Port-au-Prince et des cas d’enlèvements ont été signalés à Tabarre, ce mercredi.
Des observateurs avisés appellent une fois de plus le gouvernement à œuvrer pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans le pays.