Crise haïtiano-dominicaine : des produits dominicains continuent d’entrer illégalement en Haïti
Le dirigeant de l’association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (APCH), Méhu Changeux a exprimé son vif mécontentement face à l’incapacité des autorités étatiques et la Police nationale à faciliter la libre circulation de la population à l’entrée sud de la capitale. Le syndicaliste en a profité pour annoncer la suspension provisoire des mesures d’interdiction de traverser Martissant aux véhicules de transport en commun en raison du climat sécuritaire.
Dans cette note datée du samedi 13 mai 2023, l’APCH avait interdit à ses membres de traverser la route de Martissant en vue de protéger les vies et les biens des usagers de cette route qui, depuis quelques jours, sont devenus la proie des gangs armés qui opèrent en toute quiétude et effectuent des enlèvements dans les véhicules de transport en commun.
Lors d’une intervention sur les ondes de la Radio Magik 9, ce lundi 22 mai, le syndicaliste soutient que l’APCH avait adopté cette disposition de concert avec d’autres associations du secteur pensant que l’institution policière allait mener des opérations de grande envergure pour enfin déloger les bandes armées qui terrorisent la population dans la 3e circonscription de Port-au-Prince.
Méhu Changeux a par ailleurs dénoncé la négligence des autorités et leur manque de volonté à démanteler les gangs armés opérant dans la zone.
« Il n’y a jamais eu d’opération dans la zone, ces allégations sont fausses », a-t-il affirmé.
Le syndicaliste a déploré le fait que malgré la présence des policiers au niveau de l’entrée sud, les malfrats continuent d’extorquer les chauffeurs et de détourner des camions de marchandises. Ainsi, 4 véhicules ont été détournés la semaine dernière a informé le responsable de l’APCH qui rappelle que 4 départements du pays et une partie de l’ouest sont assiégés depuis plusieurs années sous les regards passifs et désintéressés des dirigeants.
Contrôlée par différents groupes armés, la route de Martissant est devenue un véritable lieu de sépulture où, de juin 2021 à nos jours des centaines de personnes y sont victimes dont des étudiants, des passagers, des chauffeurs sans oublier des policiers.