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De nos jours, l’utilisation de ces appareils se répand de plus en plus dans les salons de beauté en Haïti. À Port-au-Prince comme dans les villes de province, on les utilise pour sécher plus rapidement les vernis semi-permanents. Comme résultat, des ongles brillent mais pas sans risques.
En effet, selon une étude menée par l’Académie nationale de médecine de France, l’utilisation des lampes à rayons ultraviolets dans les salons de manucure, favorise le vieillissement mais surtout le développement du cancer de la peau.
Ce, à cause des rayons UV de type A (UVA) émis par cet appareil et qui pénètrent profondément dans la peau. La publication de cette étude intervient dans un contexte où ce marché est en plein essor.
« Le marché international de l’ongle enregistre une croissance en valeur de 9,5 % et devrait atteindre, en 2024, une valeur de 13 milliards d’euros. L’onglerie compte pour 15 % du marché de l’esthétique (2) et elle touche aujourd’hui tous les âges de 17 à 90 ans », précisent les experts de l’Académie nationale de médecine de France.
Ainsi, l’application du vernis à gel, qui a l’avantage sur les vernis classiques d’avoir une durée de pause entre 2 et 3 semaines, nécessite l’usage d’une lampe combinant UV (au moins 48 watts) et diode électroluminescente (LED) pour sécher et fixer chacune des couches de vernis appliquées, souligne l’étude.
Rappelons que le Centre international de recherche sur le cancer a classé les UVA comme cancérogènes du groupe 1.
Selon les experts de l’Académie nationale de médecine de France, pour l’année 2022, une synthèse des effets secondaires induits par les vernis semi-permanents en recensait trois types, tous chez des femmes : des réactions cutanées allergiques (66 cas, 70,5 %), des atteintes mécaniques des ongles (23 cas, 26,1 %) et trois cas de cancers cutanés à type de carcinome épidermoïde induit (3,4 %). Le rôle favorisant des lampes UV « à ongles » dans l’induction de ces cancers cutanés était évoqué dès 2009.
Les rayons UVA sont connus pour endommager l’ADN des cellules de la peau en produisant des radicaux libres, qui induisent l’apparition de mutations à l’origine de différents types de cancer dans ces cellules.
Dans le cadre de l’usage des vernis à ongle semi-permanents, le risque semble avant tout lié à trois facteurs : l’âge jeune de début d’utilisation (en moyenne 20 ans) ; la fréquence rapprochée des expositions, (moyenne de 5 à 6 fois par an, voire plus avec le développement des lampes à domicile); l’exposition durant plusieurs années. L’effet cumulatif des expositions aux UVA représente le risque majeur, soutiennent les experts.
En guise de recommandations, l’Académie nationale de Médecine appelle à l’application d’une crème solaire avec une protection UVA indiquée, environ 20 minutes avant l’exposition des mains aux lampes UV / LED et l’établissement d’un recensement du nombre d’appareils UV/LED vendus chaque année (en France) afin de pouvoir estimer l’évolution du marché et de joindre obligatoirement à chaque lampe achetée un message écrit d’alerte et de recommandations.
En outre, les experts recommandent le développement des campagnes d’information pour le grand public et les professionnels concernés, soulignant le risque lié à une application continue des vernis semi-permanents dans l’année, en particulier chez les personnes de phototype clair.