Suite aux révélations des récentes enquêtes menées par l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) qui pointent du doigt l’ancien DG de la PNH, Léon Charles, dans des affaires de corruption, les deux (2) syndicats de la PNH demandent à l’ULCC d’approfondir son enquête au sein de l’institution policière.
S’exprimant sur la question, Lyonel Lazarre, coordonnateur du Syndicat National des policiers haïtiens (SYNAPOHA), a salué le travail impeccable réalisé par les enquêteurs de l’ULCC sur la gestion des cartes de débit de la PNH. Selon lui, il est inacceptable que les responsables de la PNH détournent les fonds des cartes de débit des policiers tués ou licenciés pour s’enrichir, alors que l’institution fait face à de graves problèmes de ressources de travail pour les policiers.
« Les policiers sont tués parce qu’ils n’ont pas les moyens de se protéger personnellement. Les familles des policiers tués dans l’exercice de leur métier vivent dans la misère. Le SYNAPOHA ne peut accepter que les responsables épinglés dans les rapports de l’ULCC restent impunis », a déclaré M. Lazarre. En ce sens, il a demandé à la justice de sévir contre l’ancien commandant Léon Charles et tous ceux qui ont participé à ces détournements.
Par ailleurs, M. Lazarre se demande pourquoi l’ULCC a limité son enquête à la gestion de Léon Charles et n’a pas enquêté sur la période de 2016 à 2022. En effet, selon Lyonel Lazarre, dans la lettre de l’ULCC adressée au DG Frantz Elbé, il était question d’enquêter sur cette période de six (6) ans. Donc, il a appelé l’ULCC à ne pas faire preuve de favoritisme dans ses enquêtes et a rappelé que la corruption détruit l’institution policière.
Intervenant sur Radio Mega le mardi 30 août 2022, Gary Jean-Baptiste, conseiller du SPNH-17, a déclaré ne pas être surpris par les révélations des récentes enquêtes de l’Unité de lutte contre la corruption. Il a avoué que ces révélations de corruption dans la gestion des cartes de débit sous l’administration de Léon Charles montrent le cynisme habituel des membres du haut commandement qui ne se soucient jamais des conditions de travail des policiers ou des conditions de vie des enfants des policiers décédés.
Il cite en exemple le cas de la femme de l’inspecteur Réginald Laleau qui vit dans des conditions difficiles depuis le meurtre de son mari par le gang des « 400 mawozo ». « Sans le soutien de SPNH-17, la femme de l’inspecteur Réginald Laleau n’aurait pas pu récupérer le chèque de son défunt mari, alors qu’elle a un enfant en bas âge », déplore Gary Jean-Baptiste.
Enfin, M. Jean-Baptiste soutient que l’institution policière est gangrenée par la corruption. En ce sens, il a demandé aux enquêteurs de l’ULCC de ne pas limiter leurs investigations à la gestion des cartes de débit des policiers. À cet égard, il a demandé à la justice de sévir contre tous les corrupteurs.