La rappeuse Niska Pascal Garout dit Kanis a dévoilé son homosexualité lors de la St-Valentin, le 14 février, en publiant une vidéo dans laquelle on la voit en compagnie de sa conjointe; une révélation qui a suscité la réaction de nombreux followers sur la toile.
Les premières minutes qui ont suivi la confidence de l’artiste de 29 ans ont récolté pas moins de 30 000 likes et des commentaires positifs pour certains alors que d’autres, très amers, ont condamné l’orientation sexuelle de la rappeuse.
«Félicitations Kanis, ta bravoure est vraiment inspirante. Continue de créer dans ton art et à vivre ta vérité », a écrit l’animateur de musique Carel Pèdre sur Twitter qui n’est pas le seul personnage public a avoir complimenté Kanis dans sa démarche.
« Félicitations! Content pour toi », a pour sa part réagi Michael Brun.
D’un autre côté, l’artiste a eu droit à plusieurs réactions critiques qui remettent en question les marques d’appréciation de ses supporteurs. Les unes plus violentes que les autres, la majorité des commentaires ont laissé comprendre que l’homosexualité n’est pas pour Haïti et que le choix de l’orientation sexuelle de Kanis est en lien avec le fait qu’elle vive en France.
En effet, le coming out de Kanis a remis sur le tapis les problèmes que rencontre la communauté LGBTQ en Haïti dont les droits ne sont pas respectés.
Si dans certaines villes, des homosexuels sont acceptés parce que la population croit que les loas (esprit dans le vodou) en seraient en général responsables, les LGBTQ sont discriminés par le gros de la population.
Alors que des organisations continuent de promouvoir le respect des droits et la protection de cette catégorie sociale, des instruments légaux ne sont toujours pas mis en place leur permettant de jouir de leur droit, de se marier notamment comme le rapporte le Human Rights watch en 2021.
La problématique en lien au non-respect des droits des LGBTQ en Haïti ne date pas d’hier.
En 2016, après que la fondation konesans ak libète (FOKAL) ait projeté d’organiser le premier festival « Massimadi » qui avait suscité des remous au sein de la société, 7 ans après, la question LGBTQ en Haïti provoque toujours des réactions discriminatoires.
La révélation de Kanis comme figure populaire haïtienne, est également considérée par d’autres comme étant un coup porté à l’intolérance dans le pays.
« Je ne pense pas que vous sachiez combien de plafonds de verre vous avez brisés, combien de portes vous ouvrez, combien de personnes vous représentez. Je ne t’aime pas pour être courageux, mais pour être TOI. Vous avez perturbé le paysage de la manière la plus étonnante. Je t’aime » a écrit Steven Babun sur twitter qui semble considérer Kanis comme l’une des porte-voix de la communauté LGBTQ en Haïti.